| première publication : 09.04.2019 |

Désireux d’avoir un regard extérieur sur le CAS en Management et Gestion du Changement, Monsieur Jacot, directeur, et Madame Milet Wagner, responsable de formation, m’ont ouvert les portes du CEP et de cette formation certifiante. Davantage familière des salles de classe ou des séances de rédaction, j’ai découvert là un monde passionnant, aux acteurs engagés.

LA RAISON D’ÊTRE DU CAS

L’objectif de ce CAS est de soutenir les cadres afin de leur permettre de « développer des organisations agiles, décloisonnées, fondées sur les valeurs fondamentales de l’action publique ». Après plus de dix ans de succès, le CAS en Management et Gestion du Changement de la HEIG-VD et du CEP est en mutation. Les valeurs fondatrices du CAS restent bien les mêmes, seule la formule change.

Les participants des précédentes volées de formation se rappelleront un cursus axés sur deux domaines étudiés et validés séparément ; à savoir le management d’un côté et la gestion du changement de l’autre. Aujourd’hui, l’image qui symbolise l’idée fondamentale de la nouvelle formule, c’est l’entrelacs.

8 RÔLES CLÉS ET UNE MULTITUDE DE COMPÉTENCES

Le CAS se fait maintenant en un seul bloc, car tout au long de la formation les participants seront amenés à mettre en relation leur travail d’apprenant, leur réalité professionnelle, ainsi que les aspects plus personnels. Il s’agit également pour les cadres de prendre de la hauteur et mener des réflexions sur leur organisation, leur posture et leur rôle, plus que de raisonner en termes de fonction ou de titre. Madame Combe, responsable GAP de l’accueil et des admissions du CHUV et de l’Hôtel des Patients, et responsable du Forum médico-social, actuellement en formation, a pu reconnaître et prendre conscience de certains de ses rôles, lui offrant ainsi « une autre vision de [son] entité ».

Huit rôles clés structurent le CAS en Management et Gestion du Changement, inspirés de Mintzberg : l’observateur actif, le cadre symbole, l’analyste, le leader connecteur, le régulateur facilitateur, l’entrepreneur agile, le négociateur et le superviseur de ressources.

LA DIVERSITÉ ET LES ÉCHANGES : LES PILIERS DE L’APPRENTISSAGE

Les participants, Madame Combe et le Capitaine Meilland, chef d’Etat-Major à la Police du Chablais vaudois, relèvent tous deux l’importance fondamentale du groupe. La diversité, tant professionnelle que d’âge ou de genre, crée un véritable socle sur lequel s’appuyer. Madame Combe parle de « l’expérience extraordinaire » trouvée dans « la solidarité, le partage, la confiance et l’entraide dans le groupe ».

Cette dynamique relationnelle fait écho aux piliers du CEP : être un lieu d’échange et de développement et favoriser la prise de recul et l’entraînement, dans un cadre sécurisant, pour permettre aux participants d’avoir le courage d’amener de l’innovation sur leur lieu de travail.

UN ENTRELACS DE THÈMES POUR UNE PRATIQUE TRANSFORMÉE

Chaque module de la formation est mis en pratique dans le quotidien. Il y a des livrables à produire, qui portent sur l’expérimentation et l’utilisation de modèles sur le terrain, ainsi que sur les observations et les réflexions des participants. Le Capitaine Meilland souligne que s’il a apprécié « pouvoir prendre du recul en échangeant hors du cadre police », ses attentes ont été dépassées dans ce CAS car il a pu « tout intégrer au corps de police ». Pour lui, comme pour Madame Combe, chaque notion abordée « s’imbrique dans le pilotage d’une équipe et d’une entité et dans la gestion de projet ». Cette formation permet aussi au Capitaine Meilland de remplir le contrat moral passé avec ses collègues, puisqu’il a pu « apporter de nouvelles données » et travailler ainsi « pour son entité ».

Pour Madame Combe, l’investissement nécessaire dans une démarche de formation est facilité par les retours positifs et les impacts déjà perceptibles dans sa pratique personnelle et collective. Elle cite en exemple l’évolution de son positionnement en tant que cadre : « J’ai pris conscience de l’envergure de certains de mes rôles, comme l’analyste ou le négociateur. » Les mises en pratique de certaines outils de conduite de réunions ou de gestion du temps dans les équipes de Madame Combe et du Capitaine meilland se sont soldées par des retours allant de « génial ! », « formidable ! », « extraordinaire ! » à « fluide et clair » : leurs collègues et subordonnés ont apprécié !

UNE JOURNÉE DE FORMATION = UN JOUR DE GAGNÉ SUR LE TERRAIN

L’intégration de techniques et outils de management performants est un souhait partagé du CEP et des formateurs du CAS. En utilisant la « Théorie U » d’Otto Scharmer, processus d’innovation et d’intelligence collective, ainsi que des outils d’analyse et de gestion de projet, l’équipe du CAS a l’objectif avoué de former les participants à devenir les acteurs-créateurs de demain, ceci dans un souci d’efficience de l’action publique.

Les acquis du CAS doivent permettre aux cadres de faciliter la coopération avec la hiérarchie, les bénéficiaires, les partenaires et les collaborateurs, car comme le descriptif de la formation le souligne : un jour de formation, c’est un jour de gagné au travail.

La HEIG-VD, partenaire et garante du cursus, a participé de manière concrète à ce renouvellement du CAS, en développement la partie informatique du nouvel outil CEP « le challenge de l’écoute ». Celle-ci permet aux participants d’observer leur écoute de manière suivie en travaillant les 4 niveaux d’écoute active.

DANS LES COULISSES

S’il semble évident que le rôle des formateurs est de créer des ressources, de semer aujourd’hui les graines qui permettront de créer du changement demain, il est particulièrement intéressant de noter que ces mêmes formateurs (CEP et intervenants externes) sont impliqués dans le processus de changement de la formation. La formation du CEP peut être qualifiée d’active, d’agile, puisqu’elle met en pratique les principes de co-création pédagogique, dans une approche collaborative, analytique et réactive.

L’image ne saurait être complète sans mentionner l’une des personnes clés, car tant pour les participants que pour les formateurs, Madame Chronakis, qui coordonne l’administration du CAS, est le visage de celui-ci. Elle en connaît les rouages, sait les assembler et coordonner les besoins des uns et des autres. Elle sera également la personne de contact privilégiée des futurs participants.

TRANSFORMER, C’EST METTRE EN PRATIQUE

Mettre en pratique ce que l’on prône et actionner les leviers du changement : le CEP montre dans son CAS en Management et Gestion du Changement que, comme tout organisme, un centre de formation a besoin de se renouveler et d’être en mouvement.

Oser être innovant et apporter des changements, tout en garantissant la délivrance des prestations, c’est l’enjeu qui attend les institutions publiques dans un monde en perpétuelle évolution. Futurs participants, il semble que c’est à vous de créer un cadre d’action flexible qui permettra ces adaptations, avec l’aide non négligeable de vos pairs et des formateurs.

Cette incursion dans le monde du management par la fenêtre de la formation fut une belle découverte. Les participants que j’ai rencontrés ont été transformés au delà même de leurs attentes. Leur pratique a évolué et ils sont tous les deux reconnaissants envers l’équipe du CEP et le groupe des participants. Madame Combe résume en quelques mots les bénéfices du CAS car elle a vu son « envie nourrie par la formation » et se trouve « grandie, plus forte, mieux équipée pour affronter la suite ».


Céline Naito, enseignante, rédactrice indépendante

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